
Sénégal : Dans l’affaire de viol l’opposant à Adji Sarr, Ousmane Sonko écope de 02 ans de prison ferme…

Le verdict de l’affaire de viol opposant le Maire de Ziguinchor, Ousmane Sonko, à la jeune masseuse Adji Sarr est tombé ce jeudi 1er juin 2023 : 02 ans de prison ferme. Et pourtant, ce n’est pas le motif de viol qui a été retenu contre l’opposant sénégalais, qui a plutôt été reconnu coupable “de corruption de la jeunesse”…
Les jeux sont presque faits pour l’opposant sénégalais Ousmane Sonko, leader du parti des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) et annoncé comme le principal rival du président Macky Sall pour l’élection présidentielle de 2024.
En effet, accusé de viol à répétition sur la personne d’Adji Sarr, une ancienne employée du salon de massage dénommé Sweet Beauty à Dakar, le Maire de Ziguinchor a été condamné, ce jeudi 1er juin 2023, à deux ans de prison ferme et à 600 000 F CFA d’amende par la chambre criminelle du tribunal de Dakar.
Une condamnation prononcée non pas pour des faits de viols – sur lesquels il a été acquitté – mais au motif de “corruption de la jeunesse. Et parce que le jugement a été rendu part coutumace, il n’y a pas d’appel possible. Ce qui risque de le rendre inéligible pour le scrutin présidentiel sénégalais, prévu en février prochain…
20 millions de Fcfa de dommages et intérêts
Sa co-accusée, Ndèye Khady Ndiaye, la propriétaire du salon de massage, a été également condamnée à la même peine pour “incitation à la débauche”.
Tous les deux devront en outre verser solidairement à Adji Sarr une somme de 20 millions F CFA de dommages et intérêts…
“Condamner Monsieur Ousmane Sonko à 2 ans de prison ferme, c’est une satisfaction mais pas une satisfaction totale. Nous aurions voulu la condamnation de Monsieur Sonko à un minimum de 10 ans ferme. Le viol n’a pas été retenu. La corruption de la jeunesse a été retenue. C’est tout comme. Parce que quand on abuse de la jeunesse d’une fille pour coucher avec elle, c’est presque un viol. Si on fait étalage de sa puissance devant une jeune fille pour pouvoir accéder à ses parties intimes, c’est comme un viol. La victoire, c’est qu’on n’a pas nié l’existence du contact sexuel. Nous avons au moins une victoire sur une personne qui a toujours menacé les juges, qui a menacé la société, qui a menacé l’État et qui n’a même pas respecté la chambre criminelle en refusant de se présenter”, s’est réjoui maitre El Hadj Diouf, avocat de la plaignante.
Récemment condamné à 06 mois de prison avec sursis pour diffamation contre un ministre, Ousmane Sonko, 48 ans, n’a de cesse de clamer son innocence et de crier à un complot ourdi par le président, qui lui, s’en défend.
Une conspiration
D’ailleurs, depuis plus de 02 ans que cette affaire de viols présumés défraie la chronique, M. Sonko est engagé dans un bras de fer forcené avec le pouvoir pour sa survie judiciaire et politique. Une vingtaine de civils ont été tués depuis lors dans des troubles entre ses partisans et les forces de l’ordre.
“Le juge a dit que Adji Sarr n’a pas été violé et que Ousmane Sonko ne l’a pas menacé de mort. Or, ce sont là les deux infractions pour lesquelles Ousmane Sonko avait été renvoyé par le doyen des juges. Pendant deux ans ou un peu plus, on nous a vendu un dossier de viols. Il y a eu beaucoup de pertes en vies humaines.(…) Et ce que l’opinion doit retenir aujourd’hui, c’est que Ousmane Sonko n’a pas violé Adji Sarr”, s’est ainsi défendu maitre Bamba Cissé, avocat d’Ousmane Sonko, à la sortie du tribunal.
“Si on considère que Ousmane Sonko n’a pas violé Adji Sarr. c’est qu’il y a eu une conspiration derrière cette affaire. Et je rappelle à l’opinion que la peine est une peine d’inéligibilité, pour nous de la défense. L’objectif était de salir un homme. Cet objectif n’a pas été réussi. L’autre objectif était de le rendre inéligible. Cet objectif a eu l’effet escompté parce que, aujourd’hui, avec cette peine-là et en l’état actuel des choses, Ousmane Sonko ne peut pas être candidat à la compétition électorale de 2024”, a-t-il regretté…
La rédaction