
Ouganda : Le parlement adopte une loi radicale contre les homosexuels…

Le parlement ougandais a adopté, à l’issue d’une session tenue mardi 21 mars 2023 à Kampala, une législation radicale contre les homosexuels, qui propose de nouvelles peines sévères pour la communauté LGBT…
Le Parlement ougandais a voté, mardi 21 mars 2023, une loi prévoyant de lourdes peines pour les personnes entretenant des relations homosexuelles, lors d’une séance agitée.
“Le oui l’emporte”, a annoncé la présidente du Parlement, Annet Anita Among, après le vote final, précisant que “la loi a été adoptée en un temps record”.
Les députés ont considérablement amendé le texte initial, qui prévoyait des peines allant jusqu’à dix ans de prison pour toute personne se livrant à des actes homosexuels ou se revendiquant comme LGBT+, dans un pays où l’homosexualité est déjà illégale.
Des peines plus radicales
L’étendue des nouvelles peines prévues par cette nouvelle loi, qui être soumise au président Yoweri Museveni pour soit la promulguer soit y mettre son veto, est particulièrement impitoyable pour les gays.
En effet, en vertu de celle-ci, toute personne ayant des relations homosexuelles ou s’identifiant publiquement comme appartenant à la communauté LGBT pourrait être condamnée à une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à dix ans.
Comme la précédente, la loi antihomosexualité de 2023 étend la criminalisation des actes homosexuels, y compris des interdictions sur des actes tels que toucher une autre personne “avec l’intention de commettre l’acte d’homosexualité”.
Mais le projet de loi va beaucoup plus loin en criminalisant également toute personne qui “se présente comme lesbienne, gay, transgenre, queer, ou toute autre identité sexuelle ou de genre contraire aux catégories binaires de l’homme et de la femme”, avec une peine pouvant aller jusqu’à dix ans d’emprisonnement.
En outre, le projet de loi érige en infraction le fait de “prétendre contracter un mariage avec une autre personne du même sexe”. Le projet de loi prévoit une peine pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison pour la “promotion de l’homosexualité”. Le projet de loi prévoit une peine pouvant aller jusqu’à cinq ans d’emprisonnement pour “promotion de l’homosexualité” et déclare tout comportement homosexuel non consensuel.
Réactions diverses
Le texte approuvé par le parlement a immédiatement suscité diverses réactions au sein de l’opinion nationale et internationale.
“Nous sommes très heureux comme citoyens de l’Ouganda. Culturellement nous n’acceptons pas… l’homosexualité, le lesbianisme, les LGBTQ. Nous ne pouvons pas”, a dit à l’AFP Abdu Mukasa, un habitant de 54 ans. “Nous avons été créés par Dieu. Dieu a créé l’homme et la femme. Et on ne peut accepter qu’un sexe aille avec le même sexe”, a-t-il ajouté.
Cependant, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, Volker Türk, a appelé ce mercredi M. Museveni à ne pas promulguer le texte.
“Le vote de ce texte discriminatoire – probablement le pire au monde en son genre – est un développement profondément troublant”, a-t-il estimé dans un communiqué.
“Si elle est promulguée par le président, (cette loi) fera des lesbiennes, des homosexuels et des bisexuels, des criminels en Ouganda par le simple fait d’exister (…). Cela pourrait donner carte blanche à la violation systématique de presque tous leurs droits humains”, a-t-il ajouté.
Amnesty a estimé que le chef de l’Etat devait “urgemment mettre un veto à cette loi consternante”, ajoutant qu’elle “institutionaliserait la discrimination, la haine et les préjugés” contre la communauté LGBTQ+.
Mais cette sollicitation est loin d’être acquise, car la semaine dernière, le président Museveni avait qualifié les homosexuels de “déviants“…
La rédaction (avec AFP)