
Sénégal : L’ancien premier ministre Cheikh Hadjibou Soumaré placé en garde à vue…

L’ancien premier ministre sénégalais, Cheikh Hadjibou Soumaré, a été placé en garde à vue ce jeudi 09 mars 2023 à Dakar. Une interpellation qui fait suite à une lettre qu’il avait adressée au président Macky Sall et rendue publique le week-end dernier. Dans cette missive, il demandait notamment au chef de l’Etat s’il avait participé au financement présumé d’une figure politique française, a déclaré son avocat cité par des médias locaux…
L’ancien chef du gouvernement d’Abdoulaye Wade (2000-2012), Cheikh Hadjibou Soumaré, est dans les filets de la justice sénégalaise.
En effet, après avoir demandé, dans une lettre rendue publique le week-end dernier, au président Macky Sall s’il avait offert ou non la somme de “12 millions d’euros, soit 7,9 milliards de FCFA” à une “personnalité politique française” dont le parti se distingue “par la haine et le rejet de l’autre”, il a été convoqué ce jeudi 9 mars 2023 à la police, a affirmé à l’AFP un responsable policier.
Il a ensuite été placé en garde à vue à l’issue de cette convocation, a informé son avocat.
“On vient de nous notifier qu’il a été placé en garde à vue après son interrogatoire par la police à la requête du procureur de la République”, a affirmé Mame Adama Guèye, l’avocat de l’ex-Premier ministre, dans une déclaration à la presse jeudi.
Les déclarations de M. Soumaré, ancien président de la Commission de l’union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) et président du mouvement Démocratie et République font référence à l’entretien accordé par le président Macky Sall à Marine Le Pen le 18 janvier dernier. D’ailleurs, le chef de l’État lui avait dédicacé son livre…
Le démenti du gouvernement
Le gouvernement sénégalais avait dès lors démenti tout don financier en faveur de la responsable du Rassemblement national.
“Le gouvernement rejette et condamne fermement de telles insinuations sans fondement. Celles-ci témoignent manifestement d’une volonté de jeter le discrédit sur la personne du Chef de l’Etat, porter atteinte à l’institution qu’il incarne et nuire aux relations entre le Sénégal et une puissance étrangère’’, avait souligné le porte-parole du gouvernement, Abdou Karim Fofana.
Ce dernier avait ensuite prévenu que le président se réservait ‘’le droit de donner toute suite qu’il juge appropriée à ces insinuations’ de la part de ‘’quelqu’un qui a occupé de hautes fonctions étatiques’’..
Des opposants au président Sall et des défenseurs des droits dénoncent un recul des libertés accru à l’approche de la présidentielle de février 2024, avec redoublement des arrestations, interdiction des manifestations, mesures coercitives contre la presse et instrumentalisation de la justice…