
Burkina Faso : Création de deux zones d’intérêt militaire, avec interdiction de toute activité humaine…

Le président du conseil de transition au Burkina Faso, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, a présidé ce lundi un conseil supérieur de la défense nationale. À l’issu de celui-ci, il a décidé de la création d’une Brigade de veille de défense patriotique et de deux zones d’intérêt militaire dans le Sahel et l’Est du pays, afin d’intensifier la lutte contre le terrorisme.
La lutte contre les violences djihadistes, de plus en plus meurtrières au Burkina Faso, était au centre de la réunion du Conseil Supérieur de la Défense Nationale (CSDN) ce lundi 20 juin 2022.
Présidée par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, président de la transition burkinabé, cette rencontre a permis aux autorités de transition de faire le point sur la situation sécuritaire du pays, ainsi que de prendre des “décisions importantes” pour plus d’efficacité dans la lutte contre le terrorisme qui secoue le Burkina Faso depuis 2015.
Ainsi, les membres du conseil ont décidé de la création “d’une Brigade de veille de défense patriotique (BVDP) sous tutelle du ministère de la Défense nationale. Elle aura entre autres, pour missions, la coordination opérationnelle de la défense civile du territoire, la contribution à la recherche du renseignement et la défense de certaines parties du territoire en cas de nécessité”, a annoncé à la télévision nationale, le commandant du théâtre des opérations, le lieutenant-colonel Yves Didier Bamouni.
De plus, a ajouté l’officier supérieur, le conseil a décidé de la création de deux zones d’intérêt militaire dans les régions de l’Est et du Sahel.
Interdiction de toute activité humaine
La zone d’intérêt militaire de la région de l’Est couvre notamment les provinces de la Tapoa, de la Kompienga, de la Komandjiari, et du Gourma et concerne principalement les aires protégées de la région. Concernant la zone militaire du Sahel, elle couvre la province du Soum, limitée au nord par la zone frontalière Burkina Faso -Mali.
Par ailleurs, un délai sera accordé aux populations résidentes pour rejoindre des zones plus sécurisées, car dans ces zones militaires, “Il y est interdit toute présence pour une activité humaine au risque de s’exposer aux opérations militaires qui seront conduites sous peu”, a prévenu le lieutenant-colonel Yves Didier Bamouni.
En rappel, le Burkina Faso est englué dans une spirale de violences djihadistes depuis 2015, dont le massacre de Seytenga (nord) le 09 juin dernier, où 86 civils ont été tués…
Guy Sandy