
Algérie : Des murs anti-migrants en béton sur les plages d’Oran…

À Oran, en Algérie, de gigantesques murs en béton sont érigés depuis le mois de février sur les plages de la ville balnéaire. Une opération qui vise, selon plusieurs médias locaux, à lutter contre l’émigration clandestine…
Il s’agit de gigantesques murs en béton de 04 mètres. Ils ont vus le jour depuis le mois de février 2022 sur les plages d’Oran, en Algérie. L’objectif ici est de lutter contre le phénomène de la “harraga”, ou émigration clandestine.
“L’opération de bétonnage des accès à des plages de la daïra côtière d’Aïn el-Turk se poursuit. Après les plages de Trouville et de Bomo, c’est au tour de la Grande-Plage de recevoir, depuis jeudi dernier, les équipes de Cosider qui procèdent à l’installation de panneaux de béton d’une hauteur de quatre mètres”, rapportait en effet le quotidien Liberté dans son édition du 06 mars 2022.
Considérées comme la rampe de lancement des embarcations des passeurs des harragas, les autorités algériennes veulent limiter le phénomène. En rappel, l’émigration clandestine a pris une forte ampleur durant ces deux dernières années.
L’année dernière, c’est plus de 400 clandestins qui sont morts en tentant de traverser l’Espagne, alors qu’en 2020, ils étaient au nombre de 291, selon l’ONG espagnole CIPIMD.
Une levée de boucliers
Malgré ces chiffres inquiétants, et bien que ces pans de murs ne soient pas érigés tout le long des côtes, ce bétonnage a entraîné une levée de boucliers chez les Oranais. Pour ces derniers, c’est un “crime contre l’environnement”, une “dégradation du paysage marin”.
Ils ont d’ailleurs exigé l’arrêt des travaux et la suppression de ces murs, mais aucune réaction officielle n’a fusé pour l’instant.
Un silence “suspect” qui indigne les algériens, surtout que la ville d’Oran accueillera en juin et juillet prochains, les Jeux Méditerranéens (JM). Ces murs pourraient alors impacter négativement et durablement le tourisme, seul atout de ces régions côtières…
Guy Sandy