
Mali : Fati Walet Mohamed Issa, la touareg qui sensibilise sur le sort des femmes…

À l’occasion de la célébration de la journée Internationale de la femme, votre rédaction a jeté un regard sur Fati Walet Mohamed Issa, une jeune malienne de 24 ans qui réalise des documentaires pour sensibiliser sur le sort de la femme…
Elle vit à Tombouctou, au Nord du Mali. Agée de 24 ans, Fati Walet Mohamed Issa est une jeune femme touarègue qui a choisi de sensibiliser l’opinion sur le sort des filles exclues du système éducatif au Sahara…..à travers des documentaires.
D’ailleurs, le dernier d’entre eux, “Tamadjrezt” (“Regret”, en langue touareg tamasheq Ndlr), vient de sortir, sur le sort d’une jeune fille de 15 ans qui ne peut pas poursuivre ses études.
“Je fais ce film en espérant que cela va toucher notre communauté, en espérant que cela va changer leur avis par rapport aux jeunes filles et à leur éducation. Et Également à l’État, les autorités aussi. C’est une histoire de sensibilisation en fait, je le fais sous forme de plaidoyer. Auprès de l’État et également auprès des communautés, pour qu’ils prennent conscience de l’éducation de nos filles et pour que l’État s’implique davantage”, explique la réalisatrice.
Accountability Lab
Issue du milieu nomade où l’éducation passe souvent au second plan, Fati Walet Mohamed Issa a dû cesser ses études plusieurs années à cause des conflit. “Chez nous, la femme, souvent, soit on la sort de l’école pour la marier, soit on refuse qu’elle aille faire des études”, déplore-t-elle.
En 2021, la jeune réalisatrice a été sélectionné avec 10 autres Maliennes par une ONG américaine, Accountability Lab, pour réaliser des courts-métrages sur la condition féminine au Mali. Là, tous les sujets sont abordés : Prostitution, violences conjugales, éducation…
“En général, le projet consiste à former 10 jeunes dames qui représentent diverses régions du Mali, avec des thèmes diversifiés. Des thèmes qui parlent des problèmes auxquels sont confrontées les communautés maliennes en général. L’idée derrière les projets, c’est aussi de donner la parole aux femmes pour qu’elles puissent s’exprimer”, explique Zeina Mohamed Ali, de l’ONG “Accountability Lab”.
Le poids des traditions
Une aubaine pour la jeune femme, dans une société malienne très conservatrice, où la femme est très souvent marginalisée.
“Les gens sont trop régis par les traditions ici. Mais je me suis rendu compte avec le film qu’il y avait un espoir, qu’il fallait les sensibiliser à autre chose!”, clame-t-elle. Une mentalité rétrograde qui ne semble pas empêcher le combat de Fati.
“Je veux parler d’elles, de nous! J’ai fait ce film en espérant que ça va toucher notre communauté, changer leur avis par rapport aux jeunes filles”, confie-t-elle à l’AFP.
En rappel, la région désertique du nord du Mali est depuis près de 10 ans le théâtre de violences, amplifié avec l’apparition de groupes djihadistes. Ces derniers ont d’ailleurs souvent recrutés des combattants au sein des communautés nomades, premières victimes du conflit.
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