
Centrafrique : Valentine Rugwabiza, une diplomate chevronnée à la tête de la Minusca

La rwandaise Valentine Rugwabiza, 58 ans, a été nommée à la tête de la Minusca, la mission de maintien de la paix en Centrafrique, le 23 février dernier par l’Organisation des Nations Unies (Onu). Une haute estime à cette diplomate accoutumée sur les questions de développement et de sécurité de l’Afrique…
Sa nomination a été officialisée le 23 février dernier, par un communiqué du secrétaire général des Nations Unies, António Guterres.
En effet, la rwandaise Valentine Rugwabiza, 58 ans, a été porté à la tête de la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la stabilisation de la Centrafrique (Minusca), en remplacement du sénégalais Mankeur Ndiaye, en poste depuis 2019.
Diplomate chevronnée, Valentine Rugwabiza était jusqu’à cette nomination, représentante permanente du Rwanda à l’Onu. Une fonction qu’elle cumulait avec celle d’Ambassadrice non résidente du Rwanda en Colombie et en Jamaïque.
Des affaires à la politique
Femme d’affaires, femme politique, l’experte en Economie a occupé des prestigieuses fonctions aussi bien dans son pays qu’à l’international. Elle a notamment été Directrice générale du Rwanda Development Board et membre du Cabinet (2013 – 2014), Ministre des affaires de la Communauté de l’Afrique de l’Est et membre de l’Assemblée législative de l’Afrique de l’Est (2014 – 2016) au Rwanda.
Auparavant, elle fut Directrice générale adjointe de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à Genève (2005 – 2013).
Valentine Rugwabiza avec le président Paul Kagamé
C’est donc une leader rompue aux questions de développement et de sécurité qui prend les commandes de la Minusca, pour ramener définitivement la paix en Centrafrique.
Une Minusca de plus en plus critiquée
Pour mémoire, la Minusca a été créée le 10 avril 2014 par le Conseil de sécurité des nations unies.
Intervenant dans le cadre de la guerre en Centrafrique, elle est autorisée à prendre toutes les mesures requises pour s’acquitter du mandat de : stabilisation de la situation dans les principales agglomérations et contribution au rétablissement de l’autorité de l’État dans tout le pays. La Mission assure également le suivi de la situation relative aux violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire.
Un véhicule de la Minusca
Composé de militaires, de policiers, et même d’agents pénitentiaires, son efficacité est régulièrement remise en cause, notamment par Paul Kagamé.
“Il y a une force sur place qui est censée maintenir la paix, mais elle est pieds et poings liés, comme en 1994 au Rwanda […]. Par moment, les rebelles sont parfaitement libres de circuler ou de tirer sur les troupes de l’ONU”, avait-il fustigé lors d’une interview à Jeune Afrique, en 2021.
Le Rwanda étant l’un des plus grands contributeurs de cette force, la nomination de sa compatriote pourra t-elle le faire changer d’avis ?
Guy Sandy