
Sénégal : Des rues aux noms français rebaptisées à Ziguinchor…

Au Sénégal, la mairie de Ziguinchor dans le sud du pays a décidé de rebaptiser des rues portant les noms des colons français. Une initiative du maire élu le 23 janvier dernier, Ousmane Sonko.
C’est un acte fort en symbole que vient de poser le conseil municipal de Ziguinchor, plus grande ville de Casamance, au Sud du Sénégal. En effet, la mairie que dirige l’opposant Ousmane Sonko a simplement décidé de rebaptiser les rues qui portaient les noms de certaines personnalités françaises.
“Six décennies après notre indépendance, le maintien de certains noms est une offense à notre dignité nationale“, a justifié, dans un texte publié jeudi dernier, la municipalité de Ziguinchor, lors de la tenue de la toute première session de son conseil.
05 rues rebaptisées
Ainsi, c’est en mémoire des “tirailleurs africains” ou autres célébrités locales, que 05 rues ont été renommées.
Il s’agit premièrement de la célèbre “rue du général De Gaulle”, qui devient “rue de la paix”. Deuxièmement, L’avenue du capitaine Javelier va, quant à elle, devenir “avenue du tirailleur africain”. La troisième rue rebaptisée est celle “du Lieutenant Lemoine”, qui s’appellera désormais “rue Thiaroye 44”, du nom de cet endroit où l’armée française massacra en décembre 1944 des “tirailleurs” réclamant le paiement de leurs soldes. Quatrièmement, La Rue de France devient Rue de l’Union africaine, et cinquièmement la rue La “rue du lieutenant Truch”, change pour porter le nom de rue “Séléki 1886”.
Reconnecter l’africain avec son histoire
Cette initiative a été saluée par beaucoup d’africains, pour qui se reconnecter avec son passé est une nécessité.
“Quelles mémoires voulons-nous laisser à nos enfants si on mémorise nos bourreaux sur nos rues et places ? Nous ne sommes en cavale contre personne, ni aucun pays. Nous voulons reconnecter nos peuples avec l’histoire de ceux qui nous ont rendu fier pas ceux qui nous ont martyrisé”, a justifié dans une tribune le journaliste éditorialiste camerounais Edouard Kingue.