
Burkina Faso – Procès de Thomas Sankara : Le parquet requiert 30 ans de prison contre Blaise Compaoré

Ce mardi 08 février 2022, le parquet militaire a requis 30 ans de prison contre l’ex-président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, suite au procès de l’assassinat du capitaine Thomas Sankara, tué le 15 octobre 1987…
“J’accuse Blaise Compaoré, oui je l’accuse de l’un des crimes les plus graves d’atteinte à la sûreté de l’État. Je l’accuse également de complicité d’assassinat”.
C’est ainsi que le parquet militaire a demandé au Tribunal de reconnaitre Blaise Compaoré coupable “d’attentat à la sûreté de l’État”, de “recel de cadavre” et de “complicité d’assassinat”, ce mardi 08 février 2022. L’ex-président du Burkina Faso, en exil en Côte d’Ivoire depuis qu’il a été chassé du pouvoir en 2014, était le grand absent de ce procès.
Lors de ce réquisitoire, le parquet a également sollicité la même peine contre contre le commandant de sa garde, Hyacinthe Kafando, soupçonné d’avoir mené le commando qui a tué le capitaine Thomas Sankara et ses collaborateurs, le 15 octobre 1987.
Pour les autre accusés, trois à vingt ans de prison ont été requis contre eux.
Le général Gilbert Diendere, lors de son passage à la barre
Il s’agit notamment du général Gilbert Diendéré (20 ans requis), accusé de “complicité d’assassinat, de complicité de recel de cadavre et de subornation de témoins”.
Aucun accusé n’a avoué
“Après quatre mois de débat, c’est un sentiment de soulagement qui anime les familles. Hélas, au cours de ce procès aucun accusé n’a avoué, ne s’est repenti. Personne ! Nous demandons au tribunal de rendre justice aux familles. Nous ne voulons pas une vengeance, nous demandons simplement justice”, a indiqué Me Prosper Farama, l’avocat de la famille Sankara.
Après cette phase de réquisition du parquet, le procès doit se poursuivre avec les plaidoiries des avocats de la défense. Ces derniers devront se montrer plus persuasifs que leurs clients, car le procureur militaire a estime qu’il n’y aura aucune circonstance atténuante.
“Ce qui m’a frappé durant ce procès, c’est l’absence de toute considération de la douleur des familles des victimes”, a-t-il regretté.
Guy Sandy