
MALI : 04 QUESTIONS À LA MINISTRE FRANÇAISE DES ARMÉES, APPELÉE PAR LA JUNTE À SE “TAIRE”…

Régulièrement critiqué par Florence Parly, ministre française des Armées, la junte militaire au pouvoir au Mali a réagi ce mercredi 26 janvier 2022. Son porte-parole, le lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga, a notamment “conseillé” à cette dernière de se “taire”, avant de lui adresser 04 interrogations principales…
Cette fois, la junte militaire en place au Mali n’a pas laissé passer l’attaque de Florence Parly, ministre française des Armées. S’adressant devant le parlement français ce mardi, cette dernière a accusé le Mali de multiplier les provocations.
“La junte malienne a rompu ses engagements et multiplie les provocations. Des mercenaires de Wagner sont déployés sur le territoire malien.”, a -t-elle notamment déclaré.
La grandeur du silence
Une sortie qui n’a pas été appréciée du côté de Bamako. C’est ainsi que le porte-parole de la junte, le lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga, a fortement répliqué ce mercredi.
“Nous avons été très surpris, ces derniers temps, d’entendre des fausses accusations de la part de Mme le ministre français des Armées, Florence Parly, accusant les autorités maliennes de faire de la provocation.”, s’est d’abord étonné le ministre de de l’administration territoriale et de la Décentralisation.
Le colonel Abdoulaye Maïga / Archives
“Nous invitons également Mme Parly à plus de retenue et également à respecter le principe élémentaire de non-ingérence dans les affaires intérieures d’un État, principe élémentaire de relations internationales. Nous l’invitons également, c’est un conseil, à faire sienne cette phrase d’Alfred Vigny sur la grandeur du silence. En tout cas, nous culturellement on ne parle pas beaucoup. C’est par éducation, compte tenu de notre bonne culture”, a-t-il ajouté.
Qui est dans la provocation ?
Haussant le ton, l’officier supérieur a adressé 04 interrogations à l’endroit de la ministre française. Premièrement, “lorsqu’un État décide de soutenir un autre État qui décide unilatéralement de déployer des forces spéciales sur notre territoire national, il est important de se poser la question de savoir qui est dans la provocation” a t-il d’abord lancé.
Deuxièmement, “lorsqu’un aéronef viole notre espace aérien, éteint son transpondeur pour ne pas être identifié et coupe la radio pour ne pas être en contact avec les opérateurs de contrôle, on se pose la question : qui est dans la provocation ?”, a t-il poursuivi.
Troisièmement, “lorsqu’on divise les Maliens pour ou contre la transition, on se demande qui est dans la provocation ?” La 4ème et dernière interrogation des autorités de transitions maliennes a été : “lorsqu’on tente désespérément d’isoler le Mali en instrumentalisant les organisations sous-régionales, on se demande qui est dans la provocation.” a affirmé le porte-parole du gouvernement malien.