
CAMEROUN : LA CONSOMMATION DE LA CHICHA INQUIÈTE LES AUTORITÉS.

La question était au cœur d’une réunion ce 19 janvier 2022 dans la salle de de conférence du Ministère de la Santé Publique du Cameroun. Une rencontre qui a vue la participation du Comité National de Lutte contre la Drogue (CNLD), de plus en plus inquiète par la forte consommation de la Chicha par les jeunes…
“Petit enfant ne fume pas la pipe. Elle a beau être une pipe à eau, la Chicha demeure nocive et toxique.” Le slogan présenté ce mercredi 19 janvier 2022 par le Ministère de la Santé Publique du Cameroun est clairement interpellateur.
Consommée dans les espaces publics
En effet, réunis dans la salle des actes de ce département ministériel, son secrétaire général, Louis Richard Njock, a posé la problématique de la consommation de la Chicha par la jeunesse camerounaise. Il était pour l’occasion accompagné du Comité National de Lutte contre la Drogue (CNLD). Ensemble, ces responsables des questions “jeunes” au Cameroun ont fait le tour de la question, non sans énumérer quelques recommandations.
Ainsi, apprend-on, la Chicha est une pipe à eau permettant de fumer du tabac. Elle est composée de 28% de tabac et 70% de mélasse, un sirop qui lui donne un goût acidulé. Ce qui berne les fumeurs, séduits le goût aromatisé de ce tabac.
D’ailleurs, selon des études récentes, près de 46% des jeunes camerounais s’y adonnent à cœur joie. Les lieux de consommation étant les snacks bars, et même les domiciles !

Des jeunes consommateurs de Chicha
Et pourtant, les dangers encourus par ces derniers sont multiples. Ils vont de la dépendance, de l’intoxication au monoxyde de carbone, de la perte de conscience, au développement des cancers. Un véritable fléau qui s’accroît de plus en plus dans nos métropoles.
Des recommandations fortes
C’est dans l’optique de remédier à cette forte addiction que certaines recommandations ont été formulées. Il est question pour les sectoriels concernés et autres administrations de :
- mener une campagne de communication battante pendant la semaine de la jeunesse et celle de la journée mondiale de lutte sans tabac pour informer la jeunesse sur la nocivité et la toxicité de la chicha ;
- agir sur la limitation de l’ importation de l’appareil chicha,
- faire interdire sa consommation dans les espaces publics et clos ;
- procéder à la fermeture des débits de boissons autour des établissements scolaires ;
- concocter un solide dossier scientifique, qui faciliterait la prise de décision par le politique. Ceci afin de faire évoluer le processus vers le vote d’une loi interdisant son importation et sa consommation sur le territoire national.
pour mémoire, les scientifiques estiment que pendant une séance de chicha de 45 minutes, on consomme la nicotine équivalent à celle d’une cigarette et demi, le monoxyde de carbone de 20 cigarettes, le goudron de 26 cigarettes et un volume de fumée de 40 cigarettes. À méditer…