
CAN total énergies 2021 : les défis du Cameroun.

Covid-19, conflits, organisation, répression… La 33ème édition de la Coupe d’Afrique des nations s’ouvrira dimanche à Yaoundé dans un contexte sécuritaire tendu.
La 33ème édition de la Coupe d’Afrique des nations de football (CAN) s’ouvre ce dimanche 09 janvier 2022 au Cameroun. Un évènement qui survient après un report en 2021 pour cause de Covid.
Cependant, les défis demeurent multiples pour ce vaste pays d’Afrique centrale peuplé d’environ 27 millions d’habitants et dirigé d’une main de fer depuis 39 ans par le même homme, Paul Biya.
Le défi sanitaire
L’évolution de la pandémie de Covid-19 et son variant Omicron, dans un pays dont les habitants se protègent et se font vacciner très peu, est “un énorme challenge”, estimait le 21 décembre dernier, Patrice Motsepe, le président de la Confédération africaine de football (CAF), quand la rumeur insistante prédisait un nouveau report ou une annulation.
Dans ce contexte, les règles draconiennes instaurées par son institution risquent de dissuader les supporteurs de venir massivement au stade. En effet, il faudra cumuler un cycle complet de vaccination et un test PCR négatif de moins de 72 heures. Une jauge de remplissage à 60 % sera également instaurée, montée à 80 % quand les Lions indomptables du Cameroun joueront.
Or, Patrice Motsepe a déjà admis être au courant de la prolifération de “faux tests”.
Le Cameroun a enregistré près de 110 000 contaminations et 1 840 décès depuis le début de la pandémie. Selon les derniers chiffres du ministre de la Santé, environ 6 % de la population âgée de plus de 18 ans est vaccinée.
Insécurité et menaces
Des séparatistes armés anglophones et les djihadistes de Boko Haram et du groupe État islamique (EI) mènent des attaques meurtrières respectivement dans l’ouest et l’extrême nord, mais des experts redoutent qu’ils ne profitent de l’organisation d’une compétition très médiatisée pour en commettre dans les grandes villes.
Depuis quatre ans, les régions – habitées principalement par la minorité anglophone – du Sud-Ouest et du Nord-Ouest sont en proie à un sanglant conflit entre des groupes armés qui réclament l’indépendance, et les forces de sécurité. Les deux camps commettant crimes et atrocités, accusent les ONG et l’ONU.
D’ailleurs, Certains groupes armés ont promis de perturber la compétition. Ils ont mêmes envoyés des lettres de menaces aux équipes qui vont jouer à Limbé et s’entraîner à Buea, dans le Sud-Ouest.
Une organisation sur le fil
Les retards successifs dans la construction des stades et le coût des infrastructures font régulièrement polémique.
Choisi en 2014 pour accueillir la CAN 2019, le Cameroun a été remplacé par l’Égypte, car il n’était pas prêt. Deux ans plus tard, nouveau report, de l’édition 2021, cette fois officiellement à cause de l’épidémie de Covid-19, mais alors que des infrastructures majeures n’étaient pas achevées.
Un symbole : les retards dans l’achèvement du complexe sportif d’Olembé à Yaoundé, plus grand stade, qui accueillera finalement le match d’ouverture dimanche après de nombreux doutes alors que ses abords ne sont pas encore achevés.