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Madagascar: la corruption dans le secteur de l’électricité au cœur d’une enquête

Madagascar: la corruption dans le secteur de l’électricité au cœur d’une enquête

« Lumière obscure », c’est le titre de cette investigation menée dans différentes régions de Madagascar par Transparency International. Elle met en évidence le favoritisme et la mauvaise gouvernance qui gangrènent Jirama, la société publique de distribution d’électricité et d’eau.

 

Des contrats qui lèsent la Jirama, la société publique de distribution d’électricité, pour favoriser certaines entreprises privées qui lui fournissent l’énergie. Ces contrats lui valent une dette de 155 millions d’euros (707 milliards d’ariary).

« Dans l’investigation, le ministre [de l’Énergie ndlr], lui-même, a reconnu que la Jirama paie des sommes faramineuses à ces sociétés et ils savent que s’ils ont conclu un contrat pour telle puissance, seulement la moitié de cette puissance est livrée, explique Ketakandriana Rafitoson, la directrice de Transparency International à Madagascar. Mais la Jirama doit quand même payer la totalité. La multiplication de ces contrats léonins fait partie des sources des problèmes récurrents de la Jirama. »

D’après Transparency International, c’est le cas notamment d’un contrat passé avec la société Enelec du groupe Filatex pour l’approvisionnement en électricité de la ville portuaire de Tamatave. Si Enelec doit fournir 32 mégawatts par jour à la Jirama et les lui fait payer, elle n’en produit en réalité que 19 MW, indique l’enquête. 

Commissions, vols, trafics et primes faramineuses

La majorité des activités de la Jirama sont exercées par des entreprises privées. Une trentaine lui vendent de l’énergie.

« On a l’impression que l’on veut vraiment maintenir la Jirama dans cette position et qu’il faille à tout prix que ses centrales et ses installations ne fonctionnent pas pour que les producteurs indépendants puissent se proposer pour la dépanner, poursuit Ketakandriana Rafitoson. Il y a aussi toutes ces commissions qui sont prélevées sur les paiements des factures. Il y a aussi les vols de carburants, les trafics de matériels, le paiement de primes faramineuses aux dirigeants de la Jirama. Primes dont on ignore la source exacte, ni pourquoi elles sont payées. »

Transparency International plaide pour un assainissement rapide du secteur pour permettre à la société publique de se relever. À Madagascar, seuls 17% de la population a accès à l’électricité. L’État ambitionne d’atteindre 50% d’ici à 2023.

Laetitia Bezain

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