
journée mondiale des enseignaNts : la frustration des “vacataires” au cameroun…

JOURNÉE MONDIALE DES ENSEIGNANTS : LA FRUSTRATION DES “VACATAIRES” AU CAMEROUN…
À l’occasion de la journée mondiale des enseignants, célébrée ce mardi 05 octobre 2021, votre rédaction s’est penché sur une catégorie particulièrement frustrée au Cameroun : les enseignants “vacataires”…
Ils sont pour la plupart des diplômés de l’enseignement supérieur. Ils exercent dans les lycées et collèges publics au Cameroun, sans statut véritable. Ce sont les enseignants vacataires, dont le seul tort est de n’avoir pas intégrés la fonction publique. Frustrés, marginalisés, sous-payés, ils dispensent pourtant les mêmes leçons que leurs homologues fonctionnaires….
Socle des établissements publics…
M. Mboumbi Pascal, ex-vacataire.
On ne peut “relancer l’éducation avec des enseignants démotivés”, rappelait encore, ce 05 octobre 2021, la vice-principale du Lycée Technique de Tayim. Et pourtant, voici de véritables “volontaires de l’enseignement”, comme l’a souligné M. Mboumbi Pascal, ex-vacataire au Lycée de Bafoussam Ndiengdam, que l’on mésestime. L’enseignant de sciences de la nature, qui exerce aujourd’hui dans un collège privé de la place, a été plus pertinent. “Les enseignants vacataires, malgré leur statut de précarité, constituent parfois le socle des établissements publics. Ils ont très souvent beaucoup d’heures d’enseignements par rapport aux fonctionnaires. Certains se retrouvent même à 30heures pour un salaire moindre”, a-t-il notamment martelé.
Limités dans leurs revendications
Une situation que les intéressés ne peuvent malheureusement pas décrier. “À la moindre revendication, on les menace de les mettre à la porte”, déplore M. Mboumbi. Leur condition est pourtant connue de tous. “Le faible salaire des enseignants du privés, des vacataires et des maîtres des parents doit être revu”, clamait encore, dans son allocution de ce 05 octobre 2021, la porte-parole du syndicat des enseignants. Une doléance qui semble rester lettre morte au fil des ans. “Généralement ces enseignants signent des contrats avec l’APE pour 10 mois, mais les chefs d’établissements ne payent que 08 mois. En plus, cette paie n’est même pas régulière…”, nous informe M. Mboumbi.
Enseignant plus par vocation que par intérêt, leur seule motivation est la passion. Passion pour un métier qu’ils n’ont pas eu la possibilité – ou la chance – d’exercer pleinement. Cependant, ils restent un maillon essentiel du système éducatif au Cameroun, même s’ils ne jouissent d’aucune reconnaissance de la communauté éducative nationale. Une anomalie sur laquelle devrait se pencher l’UNESCO “en tant qu’organisme de régulation de l’éducation dans le monde”, estime notre enseignant de SVT, Pascal Mboumbi. En effet, selon l’organisme onusien, les pays d’Afrique subsaharienne devront recruter au moins 15 millions d’enseignants, pour atteindre les objectifs d’Éducation d’ici 2030. Au Cameroun, encadrer ces volontaires constituerait déjà un pas…
Guy Sandy