
CENTRAFRIQUE : L’ONU RAPATRIE TOUT LE CONTINGENT GABONAIS DE LA MINUSCA.

CENTRAFRIQUE : L’ONU RAPATRIE TOUT LE CONTINGENT GABONAIS DE LA MINUSCA.
L’Organisation des Nations Unies (ONU) a décidé de rapatrier tout le contingent gabonais de la MINUSCA. Une décision prise suite à des accusations d’exploitations et d’abus sexuels.
Les 450 soldats gabonais de la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) ont été sommés de rentrer chez eux, ce mercredi 15 septembre 2021. En effet, suite à certaines allégations d’exploitations et d’abus sexuels, l’ONU a finalement décidé de les rapatrier. Tous. Et ce, conformément à la “résolution du Conseil de Sécurité 2272 (2016)”.
Tolérance zéro
“Suite aux nombreux cas d’allégations d’exploitation et d’abus sexuels en cours de traitement, les Nations Unies ont décidé ce jour du retrait du contingent gabonais de la MINUSCA”, a annoncé, ce 15 septembre 2021, le ministère gabonais de la défense. Dans le même temps, un communiqué de la MINUSCA indiquait qu’elle avait “été alertée sur des allégations d’abus sexuels sur cinq filles”. Des allégations “impliquants des membres non-identifiés du contingent militaire gabonais déployés dans une localité du centre du pays”.
Ainsi, c’est “en raison de la gravité de ces dernières allégations”, que la décision a été prise. Par ailleurs, “les victimes identifiées ont été aussitôt prises en charge par les partenaires”, a d’ailleurs signalé la mission. Il faut souligner qu’en 04 ans, c’est au total 32 cas qui ont ainsi été recensés. Intolérable pour la mission. Elle qui est “résolument engagée à mettre en œuvre la politique de tolérance zéro des Nations Unies en ce qui concerne l’exploitation et les abus sexuels”.
fléau persistant
Pour mémoire, la MINUSCA a été créée par l’ONU le 10 avril 2014. Chargée de maintenir la paix dans ce pays déchiré par une guerre civile, elle est composée d’environ 15000 personnels, dont 14000 soldats. Malheureusement, ces derniers sont régulièrement mis en cause dans des procès d’abus sexuels. En juin 2017 par exemple, c’est un bataillon de plus de 600 casques bleus congolais qui avait été renvoyé après des accusations similaires. Le fléau est plus que jamais persistant. Depuis 2010, les Nations unies ont recensés 822 cas d’abus sexuels. Répertoriés dans l’ensemble de ses missions de maintien de la paix dans le monde.
Pour finir, soulignons “qu’une enquête a été ouverte par le Gabon”. Et le gouvernement a promis “traduire leurs auteurs devant les tribunaux militaires et jugés avec une extrême rigueur”. Car le pays d’Ali Bongo “a toujours exigé de son armée un comportement irréprochable et exemplaire”…
Guy Sandy