
ÉGYPTE : LE HARCÈLEMENT SEXUEL EST DÉSORMAIS UN CRIME.

ÉGYPTE : LE HARCÈLEMENT SEXUEL EST DÉSORMAIS UN CRIME.
Un amendement a été approuvé ce dimanche 11 juillet 2021 par le parlement égyptien, transformant le délit de harcèlement sexuel en crime.
Le harcèlement sexuel est désormais un crime en Égypte. En effet, ce dimanche 11 juillet 2021, la chambre des représentants – le parlement – a approuvé un amendement, transformant ce délit en crimes passibles désormais d’une peine de prison d’au moins 05 ans. Jusqu’alors, ce délit était puni d’une peine d’emprisonnement d’un an et demi seulement. De plus, en cas de circonstances aggravantes – notamment le port d’une arme -, la peine peut aller jusqu’à 07 ans d’emprisonnement.
Les victimes condamnées…
Selon une étude de l’Organisation des Nations Unies (ONU) publiée en 2017, plus de 60% des femmes ont été victimes de harcèlement sexuel en Égypte. Dans ce pays conservateur, elles sont régulièrement confrontées aux remarques obscènes, et même parfois aux attouchements. Malheureusement, les victimes ne sont pas toujours écoutées. En 2018, une touriste libanaise, Mona al-Mazbouh, avait été condamnée à 08 ans de prisons pour “atteinte au peuple égyptien”, alors qu’elle avait posté une vidéo Facebook dans laquelle elle se plaignait d’avoir été harcelée. Ayant fait appel, elle sera libérée après avoir vu cette peine réduite à un an par une Cour du Caire.
Une autre femme, Amal Fathi, avait été arrêtée en mai 2018 pour “diffusion de fausses informations” après avoir diffusé une vidéo dans laquelle elle critiquait le manque d’action des autorités face au harcèlement sexuel que subissent les égyptiennes. Condamnée à 02 ans de prison ferme, elle avait été libérée peu après. l’ONG Amnesty International avait d’ailleurs qualifié de “scandaleuse”, cette condamnation, estimant que Mme Fathi avait simplement “eu le courage de dénoncer le harcèlement sexuel”.
Cette criminalisation du harcèlement sexuel constitue donc une véritable avancée dans ce pays, où le mouvement #metoo a pris de l’ampleur ces derniers jours. Cette déferlante donne la possibilité à de nombreuses femmes de dénoncer cette pratique.
gsandy@wihianews.com