
TCHAD : LES MANIFESTATIONS CONTRE LE CMT VIOLEMMENT RÉPRIMÉES.

TCHAD : LES MANIFESTATIONS CONTRE LE CMT VIOLEMMENT RÉPRIMÉES.
Les manifestations entamées ce jour au Tchad contre le Conseil Militaire de Transition ont été violemment réprimées par la police. On enregistre déjà des morts et des blessés graves.
Ce mardi 27 avril 2021, les tchadiens sont sortis en masse pour manifester contre le Conseil Militaire de Transition (CMT), au pouvoir après la mort brutale d’Idriss Deby Itno. Interdites par la junte, pour qui ces rassemblements sont “susceptibles d’occasionner des troubles à l’ordre public”, ils été violemment réprimées par les forces de l’ordre ce jour.
La police a notamment fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants, qui brûlaient des pneus tout en brandissant des pancartes où on pouvait lire : “Non à la monarchisation du Tchad”.
Revendiquant le transfert du pouvoir aux civils et la dissolution du CMT, les partis politiques de l’opposition et les organisations de la société civile dénoncent “un organe illégal et illégitime adoubé par la France qui pense imposer aux Tchadiens une nouvelle dictature militaire”.
’Nous espérons que les forces de l’ordre seront là pour appuyer nos propres agents de sécurité qui sont déjà mobilisés afin que tout se passe dans le calme et dans l’intérêt de tous. Nous avons aussi confectionné des banderoles avec des messages très clairs. (…) à la junte au pouvoir et à la France qui, contre la volonté populaire, décide de maintenir Déby fils à la tête de la transition tchadienne.”, a déclaré L’activiste des droits humains Alain Kemba Didah.
Blessé par balle réelle
Le bilan provisoire fait déjà état de deux morts et des blessés graves, à l’instar de l’artiste Ray’s Kym, blessé par balles. ““Nous avons commencé la marche à partir du lycée Jimmy Carter. Arrivé au carrefour qui va vers le commissariat du 7ème arrondissement, on a été dispersés. On s’est réfugiés au bord du fleuve. On a résisté aux policiers jusqu’à ce qu’ils me visent pour me tirer dessus. Ça m’a atteint à la jambe gauche. Je suis touché par balle réelle”, a -t-il expliqué à Alwihda Info.
Une violence vite condamnée par la classe politique. “Les militaires ont annoncé les couleurs: gouverner dans le sang. Les forces de l’ordre ont tiré à des balles réelles sur des jeunes pour réprimer une marche pacifique. Il y a eu au moins un mort et des dizaines de blessés. Je condamne fermement cela.”, a twitté l’opposant Saleh Kebzabo.
Le président du Conseil Militaire de Transition, Mahamat Idriss Déby s’exprimera à 14h, a informé Rfi. mais un extrait de son discours a été diffusé par la présidence. “Chacun d’entre nous doit comprendre que tout acte, toute attitude et tout comportement contraire à l’unité nationale au vivre ensemble et à la paix est une grave préjudice causé à la nation”, a t-il avertit.
Guy Sandy
gsandy@wihianews.com