
SOMALIE : LE MANDAT DU PRÉSIDENT FARMAAJO PROLONGÉ DE DEUX ANS.

SOMALIE : LE MANDAT DU PRÉSIDENT FARMAAJO PROLONGÉ DE DEUX ANS.
Le mandat du président somalien, Mohamed Farmaajo, pourtant arrivé à expiration le 08 février 2021, a été prolongé de deux ans ce lundi 12 avril 2021.
Le président de la Somalie, Mohamed Farmaajo, vient de voir son mandat prolongé de deux années supplémentaires par le parlement. Ayant pourtant expiré depuis le 08 février 2021, c’est l’incapacité du gouvernement à organiser des nouvelles élections qui a motivé cette décision.
En effet, le gouvernement fédéral et certains états régionaux sont en désaccords sur de nombreuses questions, notamment le nouveau système électoral. N’ayant pu trouver un terrain d’entente, et dans l’optique d’éviter une vacance du pouvoir, 149 députés ont soutenu cette proposition de loi qui a été promulguée ce jour
La nouvelle loi prévoit l’organisation des élections générales d’ici 2023, au suffrage universel direct. “le président a réaffirmé que son gouvernement est fermement engagé à remplir son mandat de s’assurer de l’exécution de la résolution parlementaire qui inclut la restauration du droit constitutionnel du peuple somalien à choisir son propre destin. Il appelle les citoyens à se tenir prêts à saisir cette chance historique de tracer la voie politique du pays” a communiqué la présidence. Signalons que ce mode de scrutin, initialement fixé par l’état, avait été abandonné le 17 septembre 2020. Malheureusement, l’option choisie pour le remplacer (un suffrage indirect avec des délégués spéciaux qui voteraient les parlementaires, qui à leur tour voteraient le président) a également débouché sur une impasse, qui a conduit ce jour à cette prolongation.
Fortes contestations
Cependant, des voix s’élèvent déjà pour contester ce “texte inconstitutionnel promulgué sans passer devant le Sénat”, s’est offusqué son président. La communauté internationale pour sa part, s’inquiète de cette décision qui “constituerait une grave menace pour la paix et la stabilité de la Somalie et de ses voisins”.
Les Etats Unis, principal allié de la Somalie se sont dits “profondément déçus”. Ils ont d’ailleurs proféré des menaces : “Cette loi obligera les États-Unis à réévaluer leurs relations bilatérales avec le gouvernement somalien et à considérer tous les outils disponibles, y compris les sanctions et les restrictions de visa, pour répondre aux efforts visant à saper la paix et la stabilité”, ont-ils prévenus.
Pour mémoire, la Somalie n’a plus eu de véritable gouvernement central depuis 1991, avec la chute du régime militaire de Siad Barré. Fonctionnant sous une constitution provisoire, le pays reste dépendant de l’aide internationale. Régulièrement aux prises avec les shebabs, qui ont contrôlé la capitale, Mogadiscio, jusqu’en 2011 avant d’être chassés par les troupes de l’AMISOM (Union africaine en Somalie), le pays reste divisé, en proie à des querelles multiples.
Guy Sandy
gsandy@wihianews.com