
TCHAD : QUI IDRISS DEBY A-T-IL INSULTÉ LORS DE SON PREMIER MEETING DE CAMPAGNE ?

TCHAD : QUI IDRISS DEBY A-T-IL INSULTÉ LORS DE SON PREMIER MEETING DE CAMPAGNE ?
Le président sortant Idriss Deby a tenu des propos jugés “insultants” ce samedi 13 mars 2021, lors de son premier meeting de campagne a N’Djamena.
La campagne électorale en vue des élections présidentielles au Tchad a démarré depuis le 11 mars 2021. Et ce samedi 13 mars 2021, le président sortant, Idriss Deby, a entamé sa tournée par un meeting au stade de Ndjamena. Un premier rendez-vous marqué malheureusement par des propos “insultants et méprisants” tenus par ce dernier, selon l’opposition.
En effet, le maréchal a prononcé , en arabe, ces mots : “Ni ori lekou hak !!! Damboula hanakou”, qui signifierait “Je vous envoie chier ! Je vous encule !”. Des propos vite dénoncés par le peuple tchadien. “Ce n’est pas croyable, un chef d’État ne peut pas dire des choses pareilles. Il nous insulte, tous. Moi, je prends ça sur moi, je me lave la main avec. Ça ne se dit pas”, a déploré à Rfi, Ngarledji Yorongar, candidat ayant désisté au scrutin du 11 avril 2021.
Sorti de son contexte
Mais les partisans du chef de l’Etat estiment qu’il “ne faut pas sortir ce terme de son contexte”, juge Jean-Bernard Padaré, le porte-parole du parti présidentiel. Selon ce dernier, le président s’adressait aux opposants en exil qui ternissent l’image du Tchad. “Cela n’a rien d’insultant pour quiconque a vécu ou vit au Tchad. Donc, ces apatrides ou ces antipatriotes-là font feu de tout bois pour salir l’image du Tchad. Le président de la République, candidat du consensus, a voulu simplement dire en ces termes : Arrêtez de fantasmer, le Tchad n’est pas à vendre”.
Quoi qu’il en soit, les tchadiens sont déchainés depuis dimanche, particulièrement sur la toile. Mais d’autres voient plutôt en ces propos, une tentative de diversion de la part du président. “Pendant qu’il faisait son meeting, la ville était dans le noir. On n’avait pas d’eau dans le robinet. Voilà le vrai bilan. Il devait en parler, il devait expliquer aux gens ce qu’il a fait de tout l’argent de l’exploitation et de la vente du pétrole. Au lieu de parler de ces choses-là, cette vulgarité. Je trouve ça pitoyable.” a analysé, pour sa part, Mahamat Ahamat Alhabo, candidat du Parti pour les libertés et la démocratie (PLD).
Guy Sandy
gsandy@wihianews.com