
TCHAD – PRÉSIDENTIELLES : L’OPPOSANT HISTORIQUE SALEH KEBZABO JETTE L’ÉPONGE.

TCHAD – PRÉSIDENTIELLES : L’OPPOSANT HISTORIQUE SALEH KEBZABO JETTE L’ÉPONGE.
L’opposant tchadien Saleh Kebzabo a annoncé le retrait pur et simple de sa candidature à la prochaine élection présidentielle, ce lundi 1er mars 2021.
Après s’être retiré de la coalition des mouvements de l’opposition, il se retire maintenant de la course au scrutin. En effet, suite aux récents affrontements violents qui se sont déroulés au domicile de Yaya Dillo, autre candidat à l’élection présidentielle du 11 avril, Saleh Kebzabo a simplement décidé de jeter l’éponge.
“Il s’est passé des choses horribles, barbares. On ne peut pas se comporter dans un pays comme dans un la jungle. L’armée a débarqué chez notre collègue, candidat à la présidentielle, pour avoir commis le crime de lèse-majesté d’être candidat. Et on a tué sa mère, c’est inadmissible.”, a t-il déclaré, ce lundi 1er mars 2021, avant d’annoncer son retrait. “Ce n’est plus une élection, c’est devenu une sorte de far west où on tire pour éliminer avant même d’aller en campagne. Que va-t-il se passer pendant la campagne et après la campagne ? Nous avons estimé qu’on ne pouvait pas continuer dans ces conditions-là et nous nous sommes retirés.”
Une militarisation du climat politique
L’opposant historique, Arrivé notamment deuxième en 2016, s’insurge ainsi contre la sanglante tentative d’arrestation de Yaya Dillo Djerou, candidat du Parti socialiste sans frontières, qui s’est soldée par la mort de sa mère et de deux militaires. “A 5h du matin, ils ont attaqué mon domicile. Les gens de la garde rapprochée du président… Ils ont tué ma mère, mon fils et trois de mes parents.”, raconte l’opposant, par ailleurs ancien chef rebelle et ancien ministre.
Une version vite démentie par le gouvernement. “Les forces de défense et de sécurité, en intervenant ce matin,( …) ayant essuyé des tirs d’armes provenant du domicile où il s’est retranché, n’ont pas eu d’autre choix que de riposter en légitime défense.”, annonçait dimanche, le ministre de la communication tchadienne, Cherif Mahamat Zène.
C’est à l’évidence cette militarisation du climat politique qui a motivé le retrait de la candidature de Kebzabo, “pour ne pas avoir à servir de caution à la mascarade qui se prépare sur une grande échelle”, selon ses propres termes.
En rappel, l’élection présidentielle au Tchad se tiendra le 11 avril 2021. Outre Idriss Déby Itno, au pouvoir depuis plus de 30 ans, une quinzaine de candidats ont annoncé leur participation à ce scrutin, et attendent désormais la publication par la Cour suprême de la liste définitive.
Guy Sandy
gsandy@wihianews.com