
NIGER – PRÉSIDENTIELLES : DES TENSIONS PERSISTENT, 03 JOURS APRÈS LES RÉSULTATS.

NIGER – PRÉSIDENTIELLES : DES TENSIONS PERSISTENT, 03 JOURS APRÈS LES RÉSULTATS.
Depuis l’annonce des résultats du second tour des élections présidentielles au Niger, remportées par Mohamed Bazoum, Niamey est le théâtre de tensions et de scènes de violences persistantes.
Le bilan commence à s’alourdir au Niger, trois jours après l’annonce des résultats du second tour des élections présidentielles. On décompte déjà des morts et de nombreuses arrestations, suite aux manifestations qui ont suivi cette annonce, rejetée par l’opposition. “Le bilan est de deux morts”, a déclaré le ministre de l’Intérieur nigérien Alkache Alhada, ajoutant également qu’il y a eu “468 arrestations depuis mardi, y compris certains hommes politiques”.
Ce jeudi, le domicile du correspondant de Rfi, Moussa Kaka, a même été la cible des manifestants. “ils ont tout cassé, ils ont mis le feu”, a-t-il expliqué à l’AFP. D’autres domiciles ont également été vandalisés, comme le rapporte le ministre de l’intérieur : “Il y a également eu des dégâts, des destructions d’infrastructures, de biens publics et privés”, explique-t-il.
Contestations électorales
Ces tensions sont essentiellement liées à la contestation des résultats de l’élection par l’opposition. “La compilation des résultats des PV en notre possession à travers nos délégués dans les différents bureaux de vote nous donnent gagnants avec 50,3 % des voix”, a affirmé l’opposant Mahamane Ousmane, déclaré deuxième (avec 44,25% des suffrages) par la Commission nationale électorale indépendante (Ceni). Cette dernière avait proclamé, mardi, le candidat Mohamed Bazoum vainqueur avec 55,75% des voix. Face à la presse mardi soir, il a déclaré : “Si l’opposition a des doutes, elle doit pouvoir disposer d’éléments de preuves à transmettre à la Cour constitutionnelle”.
Pour l’heure, les autorités accusent le principal opposant nigérien, Amadou Hama d’être à l’origine de ces troubles. Il n’avait pas pu se présenter à la présidentielle à cause d’une condamnation en justice. “Le principal responsable, (Amadou Hama) est recherché et, comme d’habitude, il est en fuite, mais on le trouvera”, a affirmé le ministre de l’intérieur. La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et les Nations unies ont “condamnés fermement ces actes de violence”, et ont “appelés toutes les parties prenantes à la retenue”.
Dans un pays pauvre confronté à des attaques djihadistes régulières (la dernière en date étant survenue le jour du scrutin, causant la mort de 08 agents électoraux), cet appel à la retenue se doit raisonnablement d’être entendu.
Guy Sandy
gsandy@wihianews.com