
RDC : LES DIPLOMATES DÉSORMAIS SOMMÉS DE DÉCLARER LEURS DÉPLACEMENTS

RDC : LES DIPLOMATES DÉSORMAIS SOMMÉS DE DÉCLARER LEURS DÉPLACEMENTS.
Après l’assassinat de l’ambassadeur italien, le 22 février 2021 en RDC, les autorités de Kinshasa ont énumérés de nouvelles règles pour les déplacements des diplomates.
L’assassinat de l’ambassadeur d’Italie en RDC, le 22 février 2021, continue de tourmenter les autorités de Kinshasa. En effet, à l’issue d’une réunion sécuritaire présidée mardi par le chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, il a été décidé de l’adoption de nouvelles règles, plus strictes, de déplacements des diplomates accrédités au pays. “Les diplomates, avant de quitter Kinshasa, doivent absolument informer le ministère des Affaires étrangères qui lui-même va informer les autres instances, les autres institutions de la République qui sont concernées par les déplacements de ces diplomates. Et certainement nous allons particulièrement leur demander de se signaler lorsqu’ils arrivent quelque part auprès des instances qui gèrent la localité, la ville ou la province”, a expliqué la ministre des Affaires étrangères, Marie Ntumba Nzenza.
Un rappel à l’ordre consécutif au meurtre de Luca Attanasio, tombé dans une embuscade alors qu’il se rendait dans la localité de Rutshuru, sans escorte, n’ayant pas préalablement informé les autorités de sa visite.
“Les services de sécurité et les autorités provinciales n’ont pu ni assurer des mesures de sécurisation particulière du convoi, ni leur venir en aide faute d’informations sur leur présence dans cette partie du pays pourtant réputée instable”, a déclaré le ministre de l’intérieur, dans un communiqué.
Rétablir la vérité
Une enquête diligente a été demandé par l’Italie à l’ONU, pour avoir “des réponses claires” sur les circonstances exactes de la mort de son diplomate. “Nous avons formellement demandé au PAM et à l’ONU l’ouverture d’une enquête pour faire la lumière sur ce qui s’est passé, les raisons justifiant le dispositif de sécurité mis en place et à qui incombe la responsabilité de ces décisions”, a déclaré le chef de la diplomatie italienne, Luigi Di Maio.
Une situation fort embarrassante pour Kinshasa. “Nous l’avons perdu dans des circonstances que nous allons élucider car nous allons tout faire pour pouvoir comprendre ce qu’il s’est passé et nous avons parlé des problèmes connexes qui sont des problèmes militaires reliés à ça”, a t-rajouté la ministre des affaires étrangères.
Il faut dire que si l’Est de la RDC est réputé abriter de nombreux groupes armés, il est cependant rare que des diplomates soient visés comme ce fut le cas. D’ailleurs, les rebelles hutus rwandais des FDLR, pointés du doigt par le gouvernement, ont formellement démenti. “Nos troupes sont très loin du drame. Cet acte ignoble a eu lieu entre Goma et Kibumba où sont installés des éléments des FARDC, au-delà de la route qui mène de Goma à Rutshuru. Donc les FDLR n’ont rien à voir avec cette attaque. Il faut qu’une enquête internationale soit diligentée pour que la vérité soit établie”, a réagi le colonel Placide Niyiturinda, porte-parole des FDLR.
Guy Sandy
gsandy@wihianews.com