
NIGÉRIA : UN PENSIONNAT ATTAQUÉ, 42 PERSONNES ENLEVÉS.

NIGÉRIA : UN PENSIONNAT ATTAQUÉ, 42 PERSONNES ENLEVÉS.
42 personnes, dont 27 élèves, ont été enlevées suite à l’attaque d’un pensionnat à Kagara, au Centre-Ouest du Nigéria, ce mercredi 17 février 2021.
C’est un autre enlèvement de masse au Nigéria. Après celui, récent, de Katsina. Et plus loin, après celui de Chibok, en 2014. En effet, le mercredi 17 février 2021 aux environs de 2h, des hommes armés ont attaqués un pensionnat dans le village de Kagara, situé dans l’état du Niger au Centre-Ouest du pays. “Les bandits ont attaqué l’école vers 2 heures. En tout, ils ont enlevé 42 personnes. Au moment de l’attaque, il y avait 650 élèves dans l’école. Ils ont emmené 27 élèves avec trois enseignants. Un élève a été tué. Ils ont également enlevé douze membres des familles des enseignants” a déclaré mercredi, Muhammad Sani Idris, l’un des porte-parole du gouvernement local à l’AFP.
Une énième attaque contre des établissements scolaires qui suscite une vague de colère. “Les attaques contre les écoles et les enfants sont odieuses et doivent être condamnées dans les termes les plus fermes”, a réagi le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric. L’ONG Amnesty International a, pour sa part, rappelé que “les attaques contre les écoles et les enlèvements d’enfants sont des crimes de guerre”.
Pour les autorités nigérianes, il est temps d’adopter une nouvelle stratégie “pour assurer la sécurité des écoles, car cette vague d’enlèvements aura certainement un effet négatif sur le désir et la volonté des parents de scolariser leurs enfants”, a déclaré le président du Sénat, Ahmad Lawan. D’ailleurs, le gouverneur de l’Etat du Niger, Abubakar Sani Bello, a ordonné la fermeture immédiate et jusqu’à nouvel ordre des pensionnats dans quatre districts de cet Etat.
Boko Haram ou simples bandits ?
Le président Muhammadu Buhari, a par ailleurs “ordonné aux forces armées et à la police de ramener immédiatement tous les captifs indemnes”. Des sources sécuritaires ont déclaré à l’AFP que des militaires, appuyé par un soutien aérien, sont déjà à la recherche des ravisseurs et des otages.
Ce kidnapping n’a pour l’heure, pas encore été revendiqué. S’agit-il de la secte islamique Boko Haram, ou alors de simples bandes criminelles à la recherche de rançons ? Une grande réserve s’impose dans tous les cas, car comme l’estime le directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement, Marc Antoine Pérouse de Montclos, “Il y a en réalité beaucoup de groupes crapuleux dans la zone qui n’ont en réalité rien à voir avec Boko Haram. A partir du moment où on dit être affilié à un groupe jihadiste qui lui-même serait affilié à l’État islamique, à ce moment-là, ça donne tout de suite plus d’importance dans la négociation pour la libération des enfants qui ont été kidnappés”.
Guy Sandy
gsandy@wihianews.com