
PERFORMANCE : DEBORA KAYEMBE, REFUGIÉE CONGOLAISE NOMMÉE RECTRICE DE L’UNIVERSITÉ D’EDIMBOURG.

PERFORMANCE : DEBORA KAYEMBE, REFUGIÉE CONGOLAISE NOMMÉE RECTRICE DE L’UNIVERSITÉ D’EDIMBOURG.
La congolaise Debora Kayembe Buba a été portée à la tête de cette prestigieuse université le 03 février dernier. Une première pour une personnalité noire.
C’est un exploit retentissant. Une véritable révolution, plutôt. Debora Kayembe Buba, née à Kinshasa en République Démocratique du Congo (RDC) en 1975, est désormais la rectrice de l’université d’Edimbourg, en Ecosse. Fondée au XVIe siècle, c’est la 8ème université d’Europe, la 20ème mondiale.
Debora Kayembe, avocate et membre du barreau congolais depuis 2000, devient ainsi la 54ème rectrice de cette institution vieille de plus de quatre siècles. La troisième femme et la première africaine. “C’est quelque chose que je n’ai jamais cherché, c’est arrivé sur un plateau. J’exprime un sentiment de profonde gratitude pour ceux qui m’ont désignée en tant que candidate. C’est une grande responsabilité parce que je suis un exemple qui montre au monde que si vous êtes capables de réaliser les bonnes choses et de lutter pour la justice en vous oubliant vous-mêmes et en mettant la cause des autres en avant, la récompense sera toujours grande ”, a -t-elle déclaré au lendemain de son élection.
Porter son message au monde entier
C’est en 2004 qu’elle quitte la RDC, suite à des menaces de mort d’un groupe armé qu’elle avait démantelée. Elle demandera alors l’asile au Royaume Unie, où elle s’installera et se spécialisera dans les droits humains. Régulièrement victime d’actes de racismes, la militante politique a toujours choisi la voie de la tolérance et du dialogue. Malheureusement, lorsqu’ils s’en prendront à sa fille à l’école, en lui demandant de faire une danse des esclaves devant ses camarades, Debora saisira le parlement écossais, qui acceptera de débattre du problème de racisme dans le système éducatif. C’est ainsi qu’elle sera approchée par les responsables de l’université. “Ils m’ont dit qu’en tant que rectrice de l’université, mon message irait loin et que le monde entier écouterait.”, nous apprend-elle.
Finalement portée à sa tête, la femme âgée de 45 ans, tout en promettant de s’assurer que l’université attire “les esprits les plus brillants en Ecosse”, n’a pas oublié son continent, qu’elle n’a plus foulée depuis lors. “L’Afrique a besoin de l’éducation, de la meilleure éducation, souligne-t-elle. Mon rôle sera de m’assurer que ce soit tout en haut de l’agenda.”
L’enseignement à distance qu’impose la crise sanitaire de la Covid-19 constitue à coup sûr une première opportunité …
Guy Sandy
gsandy@wihianews.com