
CAMEROUN : 06 ÉLÉMENTS DES FORCES DE DÉFENSE ET DE SÉCURITÉ MIS AUX ARRÊTS POUR TORTURE.

CAMEROUN : 06 ÉLÉMENTS DES FORCES DE DÉFENSE ET DE SÉCURITÉ MIS AUX ARRÊTS POUR TORTURE.
06 éléments des forces de défense et de sécurité camerounaises ont été mis aux arrêts, suite à la diffusion d’une vidéo dans laquelle ils torturaient un “présumé” terroriste ambazonien.
La vidéo est apparue sur la toile le vendredi 12 février 2021. Présentant des hommes en tenues, interrogeant puis torturant violemment un homme ligoté à Ndu. “Le Ministère de la défense communique: le samedi 13 février 2021, une vidéo amateur est apparue sur la toile, présentant un homme interrogé, puis violenté et passé à tabac par des éléments des forces de défense et de sécurité. La scène se déroule dans la journée du jeudi 11 février 2021, dans la localité de Ndu, département du Donga-Mantung, région du Nord-Ouest”, reconnaît le porte parole de l’armée, le Capitaine de Vaisseau, Cyrille Serge Atonfack Guemo, ce 15 février 2021.
Indignation
Une scène de violence inouïe qui a immédiatement fait réagir les autorités. Tout d’abord, c’est le sous préfet de Ndu, Adamu Shuaïbu Ibrahim, qui s’est indigné non seulement de cette barbarie, mais également de sa diffusion sur les réseaux sociaux : “Suite à d’horribles images de torture inhumaine d’un certain Jean Faì Bongong de Ndu, par des éléments de vos forces respectives le 12 février 2021; après une célébration réussie de la journée de la jeunesse à Ndu; actes horribles que les éléments ont eu l’audace de filmer et de partager sur les médias sociaux. Vous êtes requis de prendre immédiatement des mesures disciplinaires et juridiques contre les auteurs”, a t-il écrit, le 14 décembre 2021.
Enquête et sanction
Ensuite, le Ministère de la défense a pris le relais : “les premières investigations menées ont conduit à l’identification de la victime, le nommé Jean Fai Fungong, soupçonné d’être un relais criminel et terroriste local. Il a de même été aisé au Commandement d’identifier les éléments des Forces de Défense et de Sécurité compromis dans cet acte inacceptable. Il s’agit pour l’instant de deux gendarmes, deux soldats et quatre policiers” a ajouté le porte parole de l’armée, avant d’annoncer les sanctions prises contre ces derniers : “Les éléments identifiés ont immédiatement été mis aux arrêts à la Brigade territoriale de Gendarmerie de Ndu, sur instructions du ministre délégué à la Présidence de chargé de la Défense”, a-t-il poursuivi.
Par ailleurs, une enquête, prescrite le Haut Commandement, a été ouverte par les autorités administratives pour “préciser les contours de ces intolérables agissements, en rupture avec d’une part la protection des droits Humains, principes cardinaux auxquels les éléments des Forces de Défense et de Sécurité sont fermement astreints”.
Pour mémoire, le Cameroun est en confronté à une crise sécuritaire dans ses régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, liée à des séparatistes se réclamant de l’Ambazonie, un territoire “fantôme”.
Guy Sandy
gsandy@wihianews.com