
CAMEROUN : DES ÉLÉPHANTS EN DIVAGATION RUINENT LES PAYSANS À L’EXTRÊME-NORD.

CAMEROUN : DES ÉLÉPHANTS EN DIVAGATION RUINENT LES PAYSANS À L’EXTRÊME-NORD.
Depuis plusieurs semaines, des éléphants en divagation dans la Région de l’extrême-Nord du Cameroun font des ravages dans les champs. Occasionnant même des pertes en vies humaines.
C’est une menace sérieuse pour l’agriculture à l’extrême-Nord du Cameroun : Les éléphants en divagation, venus du parc de Waza, leur site d’hébergement. En effet, ces pachydermes, poussés par le réchauffement climatique, se rapprochent de plus en plus des terres cultivées, au grand malheur des paysans.
“Le milieu naturel reconnu pour les éléphants est le parc de Waza, vaste de 153 000 hectares. Il y a une trentaine d’années, le problème ne se posait pas. Puis, en un temps, les éléphants se sont divisés en deux groupes (…) Il s’agissait de déplacements saisonniers, c’est-à-dire en périodes difficiles, pour aller dans des biotopes où l’on retrouve facilement de l’eau et des graminées. Grâce à leur horloge biologique, ces éléphants remontaient au parc de Waza le moment venu. Mais, compte tenu des changements climatiques, les conditions de vie deviennent plus rudes à Waza et les éléphants n’y retournent plus facilement ”, explique Jean David Ndjida, le délégué régional des forêts et de la faune pour l’Extrême-Nord.
Des pertes en vies humaines
Selon Cameroon Tribune, environ 240 hectares de surfaces de cultures ont déjà été dévastées dans les départements du Mayo-Danay et du Mayo-Kani, suite au passage de ces animaux. De plus, le Délégué départemental de l’agriculture et du développement rural du Mayo-Danay, Christian Hououa, estime à près de 45 millions de Francs CFA, les pertes provoqués dans le seul arrondissement de Kalfou pour la saison agricole 2020 – 2021. Malheureusement, outre les destructions de cultures, on assiste généralement à des pertes en vies humaines. D’ailleurs, la dernière victime en date a été enregistré le 02 janvier 2021 dans la localité de Goudoum Goudoum (Mayo-Kani), lorsqu’un garçon, voulant chasser de son champ une de ces bêtes, a été piétiné. Une victime de plus qui rejoignait ainsi les 07 morts enregistrés en 2020 dans le Mayo-Danay.
Cependant, ces drames ne semblent pas décourager les pauvres cultivateurs, n’ayant d’autres sources de revenus. “Les éléphants ont détruit mon champ de sorgho sur une superficie de plus de 10 hectares. Je me disais que dans un mois, les épis seraient mûrs et que je ferais une bonne récolte cette année. Actuellement, il me reste un autre petit champ de 3 hectares. Je le surveille jour et nuit ”, confie toujours à Cameroon Tribune, une victime.
Phénomène récurrent dans les départements du Mayo-Kani, du Mayo-Danay et du Logone et Chari, on estime aujourd’hui à 350 têtes le troupeau d’éléphants en errance dans ces zones.
Guy Sandy
gsandy@wihianews.com