
TANZANIE : COMMENT METTRE FIN AUX MUTILATIONS GÉNITALES FÉMININES.

TANZANIE : COMMENT METTRE FIN AUX MUTILATIONS GÉNITALES FÉMININES.
Pour mettre fin aux mutilations génitales féminines, encore largement pratiquées dans la pays, la Tanzanie a crée une stratégie nationale qui entrera en vigueur en mars 2021.
Malgré des années de campagne contre les mutilations génitales féminines en Tanzanie, la pratique demeure encore très répandue. Se joignant à la plupart des pays africains, le pays a décidé de créer une stratégie nationale de lutte, qui sera lancée le 15 mars 2021. “Cette stratégie nationale quadriennale impliquera la conduite de campagnes sur les conséquences sanitaires des mutilations génitales féminines pour les filles et les femmes, le recrutement d’agents de changement au sein des communautés et l’application des mécanismes juridiques”, a indiqué Sebastian Kitiku, directeur des affaires de l’enfance au ministère de la Santé, du Développement communautaire, du Genre, des personnes âgées et des enfants.
Le gouvernement tanzanien a criminalisé les mutilations génitales féminines depuis 1998. Mais “Les statistiques nationales montrent que la prévalence des mutilations génitales féminines en Tanzanie est de 10 pour cent, ce qui indique qu’il y a une tâche ardue pour éliminer les fautes professionnelles”, a ajouté Kitiku, lors d’une conférence de presse à Dodoma, la capitale, avant de préciser qu’une enquête démographique et de santé, effectuée en 2015-2016, avait montré qu’une femme sur dix avait subi des mutilations génitales en Tanzanie. Les régions les plus touchées étant Manyara, Dodoma, Arusha, Mara et Singida.
Une violation des droits humains
Pour mémoire, les mutilations sexuelles féminines sont des interventions qui altèrent ou lèsent intentionnellement les organes génitaux externes de la femme pour des raisons non médicales. On estime que plus de 200 millions de jeunes filles et de femmes qui vivent aujourd’hui ont été victimes de mutilations sexuelles pratiquées dans 30 pays d’Afrique, du Moyen Orient et d’Asie où ces pratiques sont concentrées.
Ces mutilations, pratiquées le plus souvent sur des jeunes filles avant l’âge de 15 ans, sont reconnues au niveau international comme une violation des droits humains.
“Les autorités ont l’obligation morale de contribuer à mettre fin à cette pratique néfaste”, estime le Dr Prosper Tumusiime, Directeur par intérim du Département Couverture sanitaire universelle et parcours de vie au Bureau régional OMS de l’Afrique.
Guy Sandy
gsandy@wihianews.com