
vaccin contre le cancer du col de l’utérus : le gouvernement confus.

VACCIN CONTRE LE CANCER DU COL DE L’UTÉRUS : LE GOUVERNEMENT CONFUS.
Dans une Note adressée aux responsables des Etablissements Scolaires, la Ministre des Enseignements Secondaires a rendu “non obligatoire”, le vaccin contre le cancer du col de l’utérus.
“Faisant suite aux très hautes prescriptions du Chef de l’Etat, relativement à l’administration du vaccin contre le cancer du col de l’utérus administré aux jeunes filles âgées de 9 à 13 ans, j’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir informer les chefs d’établissements de votre territoire de compétence, que ledit vaccin revêt un caractère non obligatoire, et de ce fait, ne saurait être une condition pour l’admission des jeunes filles dans les établissements scolaires”. Telle est la teneur de la note signée le 11 novembre 2020 par madame la Ministre des Enseignements Secondaires, Nalova Lyonga.
Introduit au Cameroun en octobre 2020 dans le cadre du Programme Elargi de vaccination (PEV), le Guardasil, vaccin administré aux jeunes filles âgées de 09 à 13 ans, était sensé les protéger contre les infections à papillomavirus potentiellement cancérigènes.
Des experts camerounais ont d’ailleurs soutenu son importance : “L’importance de ce vaccin n’est plus à démontrer, quand on connaît la situation épidémiologique du cancer du col de l’utérus au Cameroun”, déclarait le Dr Tetanye Ekoue, pédiatre et membre de l’ordre des médecins du Cameroun.
Une importance vite remise en question, notamment par certains responsables de l’Eglise Catholique Romaine du Cameroun.
L’Eglise réticente
D’abord le vicaire général du diocèse d’Obala, Mgr Luc Onambele, s‘adressant aux responsables des écoles, des collèges, des églises et des formations sanitaires relevant de son diocèse : “Ce vaccin ne change pas le développement de l’infection chez les femmes déjà malades. C’est pourquoi on l’administre chez les filles de 9 à 13 ans. Pourtant, les jeunes filles de cette tranche d’âge ont été moins représentées dans les essais cliniques qui ont été menés jusqu’à présent. Ce sont celles qui sont un peu plus âgées avec une grande immunogénicité qui ont participé à ces essais cliniques. Pourtant la médecine basée sur l’évidence scientifique voudrait que les essais cliniques ne se limitent pas aux résultats intermédiaires, mais qu’ils aboutissent aux résultats définitifs”.
Puis, dans le même sillage, son homologue de Nkongsamba, Mgr Dieudonné Espoir Atangana, beaucoup plus précis : “Je viens par la présente, de façon formelle, vous demander de vous garder de soumettre nos enfants à ce vaccin, en attendant que les évêques du Cameroun puissent donner leur accord de façon claire et officielle. (…) Je recommande vivement aux parents le refus de ce vaccin pour leur enfants”, a-t-il notamment écrit.
Que faire
Il faut dire que des allégations indiquent que ce vaccin serait source d’infertilité chez les jeunes filles. De plus, des avis divergent non seulement sur son utilité, mais surtout sur son efficacité et même sur ses effets secondaires. Des pays comme l’Autriche ou le Japon l’ont d’ailleurs interdit.
jusqu’ici, alors que les évêques de la Conférence Episcopale Nationale du Cameroun indiquaient avoir eu une causerie avec une délégation du Ministère de la Sante, les camerounais attendaient la position claire du Gouvernement.
Ils sont plutôt confus ce matin, car le Guardasil n’est ni proscrit, ni formellement prescrit.
Il n’est juste pas obligatoire. En attendant “une profonde réflexion aussi bien scientifique qu’éthique ?”
Guy Sandy
gsandy@wihianews.com