
IMPORTATIONS DE VéHICULES D’OCCASIONS : ATTENTION, DANGER !

IMPORTATIONS DE VÉHICULES D’OCCASIONS : ATTENTION, DANGER !
Selon un rapport du PNUE, les véhicules d’occasions importés en Afrique contribuent de manière significative à la pollution atmosphérique et entrave les efforts visant à atténuer les effets du changement climatique.
Chaque année, des millions de véhicules d’occasions sont importés en Afrique, depuis l’Europe, les États-Unis et surtout le Japon. Dans cette gamme se trouve en bonne place les véhicules légers. Ils ne dépassent pas un poids brut de 3,5 tonnes et incluent les berlines, les VLT et les minibus. On y trouve également Les véhicules lourds (HDV), de plus de 3,5 tonnes, qui comprennent quant à eux des camions et autobus.
Véritables pollueurs
Si les africains trouvent là une aubaine pour se procurer des véhicules à moindre coûts, les experts de l’ONU, à travers le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), sont très alarmistes en ce qui concerne la pollution de l’environnement. En effet, selon Inger Andersen, Directrice exécutive du PNUE, « au fil des ans, les pays développés ont exporté de plus en plus de véhicules d’occasion vers les pays en développement. Comme cela se produit en grande partie sans réglementation, cette exportation est devenue celle de véhicules polluants. […] L’absence de normes et de réglementations efficaces facilite le dumping de véhicules anciens, polluants et dangereux ».
D’ailleurs, le rapport du PNUE intitulé : “Used Vehicles and the Environment – A Global Overview of Used Light Duty Vehicles: Flow, Scale and Regulation (Les véhicules d’occasion et l’environnement – un aperçu global des véhicules utilitaires légers d’occasion : débit, échelle et réglementation, non traduit)”, est assez évocateur. l’Afrique arrive en tête des régions importatrices de véhicules légers d’occasion au monde, avec 40% du nombre de véhicules importés.
Une situation qui dégrade considérablement la qualité de l’air en Afrique et favorise le changement climatique.
A l’échelle mondiale par exemple, le rapport des experts onusiens nous renseigne que : “le secteur des transports est responsable de près d’un quart des émissions mondiales de gaz à effet de serre liées à l’énergie. Plus précisément, les émissions des véhicules sont une source importante de particules fines (PM2,5) et d’oxydes d’azote (NOx) et sont des causes majeures de la pollution atmosphérique urbaine”.
Quelques initiatives
Si “L’assainissement du parc automobile mondial est une priorité pour atteindre les objectifs mondiaux et locaux en matière de qualité de l’air et de climat” comme le souligne toujours Inger Andersen, “l’Afrique gagnerait à cesser d’importer des véhicules qui ne répondent pas aux critères des inspections environnementales et de sécurité, tout en veillant à introduire des normes minimales plus strictes pour ces véhicules d’occasion.”
Quelques pays s’y sont déjà mis, note néanmoins le rapport. Le Ghana, l’Algérie, la Côte d’Ivoire ou encore le Maroc. Le professeur Kwabena Frimpong-Boateng, ministre ghanéen de l’environnement, des sciences, des technologies et de l’innovation déclarait à ce sujet : “Le Ghana a été le premier pays de la région de l’Afrique de l’Ouest à adopter les carburants à faible teneur en soufre et ce mois-ci, il a imposé une limite d’ancienneté de dix ans pour les importations de véhicules usagés”.
Un exemple à suivre, surtout pour les quatre principaux importateurs de véhicules d’occasions en Afrique : le Nigéria, la Lybie, la Tanzanie et la Guinée, qui se partagent respectivement 16%, 11%, 9% et 6% de part de marché d’importations de véhicules d’occasions.
Guy Sandy
gsandy@wihianews.com
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