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CULTURE : A LA DECOUVERTE DE Djaïli Amadou Amal, FINALISTE DU PRIX GONCOURT 2020.

CULTURE : A LA DECOUVERTE DE Djaïli Amadou Amal, FINALISTE DU PRIX GONCOURT 2020.

CULTURE : A LA DECOUVERTE DE DJAÏLI AMADOU AMAL, FINALISTE DU PRIX GONCOURT 2020.

Elle est jeune. Elle est belle. Peule et musulmane, Djaïli Ahmadou Amal est une écrivaine camerounaise, qui figure parmi les 04 finalistes du célèbre prix Goncourt 2020. 

Djaïli Ahmadou Amal a vu en le jour en 1975 à Maroua, dans l’Extrême-Nord du Cameroun. De père Camerounais et de Mère Egyptienne, elle a connu très jeune la rude condition des femmes du Sahel. En effet, mariée de force à 17 ans à un cinquantenaire, elle le quitte en 1998 après avoir vécu l’enfer à ses côtés :Après avoir vécu cinq années difficiles à ses côtés, j’avais juste envie de me suicider, Il n’y a pas de psy dans ma région, l’écriture a été un exutoire. “  Confie t-elle. 

Après un second mariage 10 ans plus tard, qui s’avère aussi douloureux, elle quitte cet époux violent pour s’installer à Yaoundé, la Capitale. D’ailleurs, pour la punir, ce dernier kidnappera leurs 02 filles!

L’envol de Djaïli Ahmadou Amal.

Titulaire d’un BTS en gestion, notre brave ne se laissera pas faire. Celle qui rêvait de devenir journaliste vendra des bijoux en or pour s’acquérir un ordinateur. Et se mettra à écrire… 

Djaïla Ahmadou AmalTout d’abord, Walaande ; l’art de partager un mari, qui paraît aux éditions Ifrikiya, à Yaoundé, en 2010. Dès lors, C’est un véritable succès. Cette œuvre dans laquelle elle dénonce les problèmes sociaux de sa région, notamment les discriminations faites aux femmes, l’amènera au Salon de Paris en 2012. La reconnaissance acquise, elle recevra de nombreux soutiens dans le monde. Ce qui lui permettra de créer l’association “Femmes du Sahel,” pour l’éducation des filles de sa région.

Ensuite, Mistiriijo ; la mangeuse d’âmes, qui paraît également aux éditions Ifrikiya en 2013. C’est la confirmation. l’auteure nous parle de la tradition du “hirdé“.  Elle veut “décrire tout ce qui est beau dans [sa] culture et dénoncer tout ce qui est faux dans notre société, parce qu’il faut savoir dire “non” quand les traditions engendrent de la souffrance.” Reconnue comme l’une des figures de proue de la nouvelle littérature camerounaise, elle est faite Chevalier de l’Ordre de la Valeur du Cameroun en Août 2016. Une haute distinction décernée par le Président de la République. La même année, elle intègre également le Conseil d’administration de la Société Civile des droits d’auteurs de la Littérature et des Arts Dramatiques (SOCILADRA.)

Djaïli Ahmadou AmalEnfin et surtout, Munyal ; les larmes de la patience, qui parait aux éditions  Proximité à Yaoundé, en 2017. C’est la consécration. Elle est définitivement classée parmi les valeurs sûres de la littérature africaine. L’artiste est submergée par une kyrielle de prix : lauréate du Prix de la Presse Panafricaine de Littérature 2019, 1er Prix Orange du Livre en Afrique, Livre de l’année en 2019 au Cameroun, pour ne citer qu’eux. 

 

LE GONCOURT.

Sa renommée étant désormais établie sur le plan national et international, elle fait son entrée au sein de la maison d’édition française Anne Carrière/Emmanuelle Collas. Cette dernière veut alors retravailler le texte de Munyal, pour qu’il devienne universel, qu’il puisse être lu partout dans le monde”. Un pari gagnant. En septembre 2020, il est publié sous le titre Les Impatientes, et fait partie, depuis le 27 octobre 2020, des 04 finalistes de la sélection du célèbre prix Goncourt 2020.

Les impatientes donc, qui vaut aujourd’hui à Djaïli Ahmadou Amal de figurer parmi les quatre finalistes du prix Goncourt, est une réécriture de Munyal. Elle aborde des sujets comme l’effroyable condition féminine dans certaines parties de l’Afrique. Mariages forcés, polygamie, viols et violences physiques : “derrière les murs de certaines maisons “aisées” se cache un esclavagisme des temps modernes auquel il est difficile pour une femme d’échapper”, dit-elle. D’ailleurs, “Munyal”, signifie patience. Une vertu enseignée dès le plus jeune âge chez les peuls, et répétée lors des mariages. Mais ici, c’est une forme d’assignation à tout supporter, y compris les pires violences…

EN ATENDANT LE GRAAL…

Le prix Goncourt de cette année était initialement prévu le 10 novembre 2020. Malheureusement, il est remis à une date indéterminée en raison de la recrudescence de la pandémie du coronavirus. Signalons que notre championne concourra en finale aux côtés d’écrivains de renommée. Notamment Hervé Le Tellier, Maël Renouard et Camille de Toledo. 

En attendant donc que l’Académie Goncourt reprogramme une nouvelle date, Celle dont “le premier mari de la femme, c’est son diplôme”, est aujourd’hui remariée à un écrivain, Badiadji Horrétowdo.  Ils ont deux autres enfants.  Elle les préservera sans doute des violences auxquelles sont victimes les filles du sahel, car, dit-elle : “Dans la société d’où je viens, qui est le Sahel, le viol est devenu une habitude, voire une culture, surtout les soirs de noces…”

Guy Sandy

gsandy@wihianews.com

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WIHIA NEWS

Guy-Romain Sandy is a Journalist and blogger. He has been a press editor for WIHIA NEWS, a subsidiary of MEMA GROUP (WIHIA News, CAD Agency, CAD Aid&CAD Publishing) since 2020 Website: www.wihianews.com www.mema-group.com Email: gsandy@wihianews.com contact@wihianews.com

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