
CAMEROUN: LE DR ADAMOU NDAM NJOYA A QUITTÉ LA SCÈNE CETTE NUIT

CAMEROUN: LE DR ADAMOU NDAM NJOYA A QUITTÉ LA SCÈNE CETTE NUIT
Le Dr Adamou Ndam Njoya, par ailleurs, président de l’Union démocratique du Cameroun (UDC), parti de l’opposition créé en 1991 est décédé cette nuit à Yaoundé, la capitale politique du Cameroun.
En effet, le Dr Adamou Ndam Njoya vient de quitter définitivement la scène politique pour rejoindre ses ancêtres dans l’au-délà. Né le 8 mai 1942 à Foumban au Cameroun. le Dr Adamou était un universitaire, écrivain et homme politique. Il était le président de l’Union démocratique du Cameroun (UDC), parti de l’opposition qu’il a créé en 1991. Il a été candidat aux élections présidentielles en 1992, 2004, 2011 et 2018.
Pour la petite histoire, Adamou Ndam njoya a fait ses études primaires à l’école principale de Foumban et Nkongsamba. Par la suite, il s’est rendu à Yaoundé pour ses études secondaires au lycée Général Leclerc. Après l’obtention du Baccalauréat, il s’envole pour la France afin de poursuivre ses études supérieures. Ces études supérieures ont été couronnées par l’obtention du doctorat de 3e Cycle et du doctorat d’État en droit public international et en sciences politiques. Étudiant à l’Institut international d’administration publique (IIAP), il suivit tour à tour des stages au ministère des Affaires étrangères, à l’ambassade de France à Londres, aux organisations internationales à l’Office de l’Europe à Genève, avant de retourner au Cameroun en 1969.
Ndam Njoya fut brièvement membre du ministère des Affaires étrangères entre 1960 et 1970, avant de rejoindre la faculté de droit à l’Université de Yaoundé, poste qu’il occupait jusqu’à ce triste jour. Disons-le, il a également travaillé pour la Fondation Carnegie pour la paix internationale au Cameroun en tant que directeur du programme de formation diplomatique. Dans le même ordre d’idée, il a collaboré à sa création et est devenu le tout premier directeur de 1972 à 1975, de l’Institut des relations internationales du Cameroun (IRIC). En 1975, il fut nommé vice-ministre des Affaires étrangères.
En 1977, il fut nommé au ministère de l’Éducation nationale. Son projet d’introduire sévérité et moralité dans le système éducatif rencontra une forte résistance, notamment de la part de certaines riches familles, dont les enfants réussissaient leur cursus scolaire grâce à la corruption et aux mutliples dons que ces derniers offraient dans ces écoles. En 1980, le président Ahmadou Ahidjo renvoya le Dr Ndam de son poste et le fit nommé ministre délégué à la présidence chargé de l’inspection générale de l’État et des réformes administratives. En janvier 1982, le président Ahidjo le renvoya finalement du gouvernement.
Le Dr Ndam Njoya a consacré son temps à l’écriture et à l’enseignement de 1982 à 1990. Il a aussi été membre du bureau exécutif de l’UNESCO de 1985 à 1989. Ses nombreux livres traitent des sujets de loi, sciences politiques, histoire, relations internationales et des idées politiques notamment Prières et chants de louanges à Dieu co-écrit avec Raynier au Cameroun en 1975. Le Cameroun dans les relations internationales, Librairie générale de droit et de jurisprudence, Paris en 1976. Njoya réformateur du royaume Bamoun en Côte d’Ivoire en 1977. Recueil de poèmes Les Amos avec Raynier en 1982.
En 1983, il commet Manuel pratique de rédaction administrative et des documents diplomatiques sous les éditions SOPECAM au Cameroun. En décembre 1990, le président Paul Biya permet le retour de partis politiques de l’opposition au Cameroun et Ndam Njoya commence le rassemblement de politiciens potentiellement réformistes. De ce fait, il est brièvement arrêté avec d’autres opposants politiques our une courte duree. En septembre 1991, il annonce la formation du l’Union Démocratique du Cameroun. Dans la déclaration de son parti, Ndam Njoya avait insisté sur la décentralisation du gouvernement et le respect des droits des minorités. Pendant les élections présidentielles de 2004, tous les partis de l’opposition acceptèrent de supporter un seul candidat contre Paul Biya.
Après que Ndam Njoya fût choisi par le consensus de la coalition, John Fru Ndi tira le front Social Démocratique en dehors de la coalition et évolua en cavalier solitaire. L’on notera que Ndam Njoya en tant que représentant de la coalition reçut 4,5 % des voix, John Fru Ndi 17,4 % et le Paul Biya 70,9 %. Depuis ce moment, Ndam Njoya avait remanié le char de l’Union Démocratique du Cameroun pour se concentrer dans la lutte contre la corruption et la décentralisation.
En 2014, il a été Président du Jury des Grands prix des associations littéraires. Avant son décès, le Dr Adamou Ndam Njoya était coprésident de la WCRP (Conférence Mondiale des Religions pour la Paix)/International et Président du Chapitre Camerounais, fondateur et président de l’Institut des études islamiques et religieuses (IRSI) et de l’École africaine d’Éthique (EAE), président de l’Union Démocratique du Cameroun (UDC), maire de Foumban, membre du Conseil d’Administration du Réseau parlementaire sur la Banque mondiale, fondateur et directeur de publication des revues culturelles telles que A1 Houda, Communauté, le terroir et promoteur de la radio communautaire Poua Kone.
Le Dr Ndam Njoya, originaire de Foumbam dans le Noun, région de l’ouest Cameroun, était marié à Hermine Patricia Tomaïno Ndam Njoya, et ensemble, ils ont eu trois enfants. Il a été décoré Grande Croix de l’Ordre de Léopold en Belgique, Officier de l’ordre de la Valeur au Cameroun, Officier de l’Ordre ivoirien en Côte d’Ivoire, Commandeur de la Légion d’honneur et commandeur de l’ordre des Palmes académiques en France.
Carine Mambou